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Prédation Signaler les attaques de vautours pour se faire entendre

Jeudi 16 juillet 2020, une centaine de vautours s’attaquaient à une vache en train de mettre bas et à son veau, à Estialescq, dans le piémont des Pyrénées-Atlantiques. Dans ce département, les attaques de vautours sur animaux vivants sont presque devenues monnaie courante.

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, publié en mai 2017, « son état de conservation est satisfaisant à ce jour en Europe, avec des effectifs élevés et en augmentation ».

 

 

Pour la FDSEA 64, le constat est alarmant : « Sur le dernier comptage datant de 2019, la population de couples reproducteurs pour le département a augmenté de 51 % en comparaison au dernier comptage en date de 2012 », peut-on lire sur un document transmis à ses adhérents.

 

Mais selon le ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer (auteur du plan national d’action en 2017) depuis 2009, « le nombre de déclarations [d’attaques de vautour sur animaux vivants] a diminué et s’est stabilisé autour de 60 à 70 plaintes par an sur l’Hexagone ». Pour Sébastien Uthurriague, ces chiffres sont trompeurs : « si les plaintes diminuent, c’est parce que les éleveurs ne déclarent plus auprès de l’Administration ».

« On a découragé les éleveurs de signaler les attaques »

Malgré le statut d’espèce protégée du vautour fauve, il n’est à ce jour prévu aucune indemnisation pour les éleveurs qui en sont victimes. Cette absence de dédommagement ne les motive pas à signaler les attaques auprès de l’Administration, explique Sébastien Uthurriague.

 

Pour beaucoup, la déclaration de ce genre d’incident est synonyme de perte de temps. « Sans compter qu’une fois prévenus, les représentants de l’OFB [Office française de la biodiversité] doivent venir faire un constat. Bien souvent, les bêtes ont été mangées à leur arrivée », poursuit l’éleveur. Prouver que l’animal était vivant au moment de l’attaque devient alors impossible.

 

Les revendications du syndicat restent claires : « On demande une régulation de la population, des indemnisations et l’autorisation des tirs létaux de défense. »

La FDSEA 64 met en place une fiche de recensement

La FDSEA des Pyrénées-Atlantiques a donc pris l’initiative de recenser les cas sur l’année 2020. Cela devrait permettre aux représentants « d’argumenter et de défendre leurs positions en s’appuyant sur des données reflétant la réalité du terrain ».

 

Dans un document diffusé à ses adhérents, elle invite les éleveurs à déclarer les attaques à l’aide d’une fiche de recensement, même si « cette fiche ne remplace en aucun cas la déclaration officielle qu’il faut faire auprès de l’Administration ».

 

Il y aurait, selon le syndicat, une vingtaine de retours depuis juin. Les attaques concernent souvent de petits groupes d’animaux, ou des femelles en train de mettre bas.

 

> À lire aussi : Des vautours tuent une vache pendant le vêlage (10/05/2017)

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